Le dossier faisait une cinquantaine de pages…

Depuis le début et même avant la naissance de notre fils (en octobre 2019), nous voulions que ce dernier ait deux mamans reconnues par la loi française. Cela était devenu possible grâce au mariage pour tous quelques années auparavant.

Nous avons donc contacté le service juridique de l’association des Enfants d’Arc-en-ciel afin d’être conseillées sur la façon de constituer notre dossier. Nous avions décidé de ne pas prendre d’avocat. Nous nous étions dit que nous en prendrions un si la justice refusait notre demande.

Nous nous sommes rendues au palais de justice pour retirer un dossier. Une des pièces obligatoires était l’acte de mariage. Nous nous sommes donc mariées en septembre 2019. Nous sommes ensuite allées chez le notaire afin d’obtenir un formulaire intitulé « consentement à l’adoption plénière de l’enfant du conjoint ». Nous avons dû attendre six mois afin de l’obtenir (et même un peu plus à cause des confinements !) car nous devions justifier de six mois de vie commune avec notre enfant (obtenu en juin 2020). Nous avons une famille recomposée et donc déjà de grands enfants, qui ont dû chacun donner leur accord pour cette démarche. Heureusement qu’ils étaient d’accord. Que se serait-il passé si cela n’avait pas été le cas ? Nous avons fait faire des témoignages à nos proches afin qu’ils confirment que notre fils était entre de bonnes mains ! Leurs témoignages étaient bouleversants et plein d’amour, mais nous étions gênées de leur demander un tel écrit. Nous nous étions d’ailleurs refusées à le demander à nos amis ou nos collègues comme cela était conseillé.

Nous avons également fourni des photos qui montraient que sa maman était présente à l’accouchement, lui donnait le biberon, le bain, etc et puis des actes de naissances, des pièces d’identité, des attestations sur l’honneur, le contrat de la crèche, le quotient familial de la CAF (qui elle, nous considérait comme membres d’une seule et même famille !). Le dossier faisait une cinquantaine de pages…

Les démarches pour l’adoption étaient lancées, notre fils était né et nous avons voulu lui ouvrir un compte en banque. Sa maman « sociale » a fait les démarches et fourni toutes les pièces nécessaires. Au moment de la signature finale, le directeur de l’agence a mis son veto en indiquant que sa maman « sociale » n’était pas sa représentante légale. C’était la première fois que nous étions confrontées à la nécessité concrète d’obtenir cette adoption plénière. Cela a renforcé notre sentiment d’injustice et notre peur qu’il « arrive quelque chose avant qu’elle soit prononcée.

Nous avons déposé le dossier en novembre 2020. En février nous avons reçu un courrier indiquant qu’il manquait quand même quelques documents… Puis la délivrance est arrivée en avril 2021. Il fallait encore attendre quinze jours que le délai de rétractation soit passé, mais c’était fait ! Le jugement a été transcrit sur les registres de l’état civil en juillet 2021. Que ce fut long et fastidieux…

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